5 conseils pour réussir un changement de poste en interne
Les reconversions professionnelles émanent souvent d’un manque de perspective et d’évolution au sein de son travail, jusqu’à l’ennui (bore-out) ou l’épuisement (burn-out). Une solution radicale qui peut venir bousculer sa vie professionnelle autant que personnelle (déménagement, vie de famille…).
Un changement de poste au sein même de son entreprise peut représenter une opportunité avantageuse. Il est important de rassembler ses arguments pour bien étayer sa demande de changement de poste… et l’obtenir !
Comment réussir sa demande de mobilité interne ?
1. Décodez la politique de l’entreprise
Vous devez d’abord vous informer de l’existence d’un marché de l’emploi au sein même de votre entreprise.
Les postes à pourvoir ne sont pas nécessairement divulgués. Pour en avoir connaissance, il vous faut prendre les devants.
Discussion entre collègues, réunions d’équipes, réunions d’information, entretien professionnel avec les ressources humaines… Profitez de ces moments pour vous tenir informé.
2. Définissez votre projet professionnel
Pour construire un projet professionnel, il est important de faire le point sur ses motivations et ses compétences. La sensation d’avoir fait le tour de son poste ? Le désir de mettre à l’épreuve ses compétences ou de monter en compétences ? Le souhait de trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ? N’hésitez pas à procéder sous forme de questions ou de listes.
Présenter un vrai projet professionnel vous permet de formuler une demande solide, cohérente et, avant tout, crédible.
3. Identifiez vos compétences et celles requises
Quelles sont vos forces actuelles (compétence, expérience, soft skills…) pour le poste visé ? Cette identification précise est essentielle.
Montrez votre expertise, soulignez vos résultats, tout en défendant le fait que vous désirez monter en compétences.
Préparez-vous également à contrer les arguments éventuels de vos supérieurs. La fonction briguée requiert des compétences que vous n’avez pas (encore) ? Soyez prêt à proposer les formations qui vous permettront de les acquérir.
En effet, pour avoir des chances d’obtenir un poste convoité qui demande davantage de compétences que les vôtres, anticipez vos lacunes et proposez des solutions à votre employeur : formations en interne, compte personnel de formation (CPF)… Le développement des compétences douces (soft skills) et techniques (hard skills) peut considérablement améliorer votre employabilité et votre capacité à travailler en équipe, éléments clés pour réussir dans toute fonction.
Ne craignez pas de montrer vos points faibles : être prêt à se former, c’est affirmer sa motivation et sortir de sa zone de confort !
4. Trouvez le bon moment pour en parler
Devez-vous cacher votre désir d’évolution à vos supérieurs et aux managers du secteur visé ?
Stratégiquement, il n’y a aucune raison de procéder ainsi. Bien au contraire ! Votre souhait de changement de poste en interne doit être connu et votre nom doit pouvoir circuler.
Ainsi, vous pourrez profiter de l’entretien annuel d’évaluation pour en parler de façon plus concrète devant un public averti.
5. Préparez-vous !
Demandez un entretien (lettre, mail, rendez-vous…) et préparez-le. Même si votre employeur vous connaît bien, ne négligez pas cette étape qui consiste à officialiser votre demande. Mettez à jour votre CV et rédigez une lettre de motivation en bon et due forme.
Vous devez être capable de défendre votre demande à l’oral en quelques minutes. Préparez votre discours et reprenez un à un les arguments que vous avez pris soin de développer en élaborant votre plan professionnel.
Mieux exploiter vos compétences, prendre en charge de nouvelles missions, découvrir un nouveau domaine et acquérir de nouvelles responsabilités : bien argumenter votre désir de mobilité est essentiel pour convaincre vos employeurs.
A retenir
Deux aspects jouent en faveur de votre mobilité interne. Pour votre DRH, la direction, comme pour votre N+1 :
Pour votre DRH, il est toujours préférable de s’entretenir avec un salarié motivé souhaitant évoluer dans l’entreprise plutôt qu’avec un employé démissionnaire demandant une rupture de contrat !
Durée du processus de recrutement, durée d’acclimatation du nouvel entrant, temps pour appréhender les processus internes et intégrer la culture de l’entreprise… Recruter un nouveau salarié prend du temps et implique des coûts plus importants pour l’entreprise qu’une mobilité interne.
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La modification du contrat de travail
Afin d’officialiser le changement de poste, la modification du contrat de travail est obligatoire pour garantir vos droits. La partie administrative et les implications juridiques du changement de poste ne doivent pas être oubliées. Il est important de rédiger un avenant au contrat de travail pour qu’il soit en adéquation avec nos nouvelles responsabilités.
Relisez bien les clauses qui vous lient à votre employeur et demandez, le cas échéant, leur révision concernant : votre statut, les horaires de travail, vos qualifications, sans oublier la rémunération.
La négociation du salaire
Profitez-en également pour négocier votre nouveau salaire si votre changement de poste implique davantage de responsabilités ou un écart entre les grilles salariales. Le salaire comprend les primes, les indemnités, les avantages en nature.
Gardez à l’esprit que demander une augmentation de salaire dépend de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Plus concrètement, elle résulte du rapport de force entre vous et votre employeur : nouvelles responsabilités, mobilité géographique ou au contraire un besoin de formations pour être opérationnel…
Que faire en cas de refus de l’entreprise ?
Nourrissez-vous des remarques qui vous ont été faites et travaillez à améliorer ce qui vous a empêché d’obtenir le poste.
Vous avez fait le point et vous avez pu apporter des corrections nécessaires ou compléter certains pré-requis ? N’hésitez pas à réitérer votre demande. Dans un premier temps, de façon informelle par exemple afin de sonder les possibilités.
Pour appuyer cette nouvelle demande, vous pourriez proposer une période d’essai afin de permettre à votre employeur d’identifier votre capacité à exercer ce poste ! Mettez l’accent sur les besoins de l’entreprise autant que sur vos désirs peut aider à les convaincre. Mais attention, cela ne doit pas sonner comme une menace. Il s’agit de montrer votre motivation à rester dans l’entreprise.
À considérer
Avant d’officialiser le changement de poste, veillez à discuter des éventuelles problématiques qu’il peut engendrer. Vous devez envisager, avec l’employeur, une solution de repli si la mobilité ne se passe pas comme prévu : difficultés sur le nouveau poste, regrets… Cela n’est pas souhaitable mais il faut y songer !
Pour avoir des chances d’aboutir à une nouvelle offre d’emploi, une demande de changement de poste en interne doit être solidement argumentée et justifiée. Vous devez définir et mettre en avant un vrai projet professionnel. Préparez votre entretien comme si vous postuliez dans une nouvelle entreprise et présentez-vous comme le candidat idéal ! Mais retenez qu’un changement de poste en interne est également bénéfique à l’employeur qui peut compter sur un candidat polyvalent sans perdre de temps à recruter en externe. N’oubliez pas de modifier les termes de votre contrat de travail et de demander la revalorisation de votre salaire, eu égard à vos nouvelles missions.